Article paru dans le Numéro 82 Mars 1999,
Les échelles de la ville
Philippe Genestier
Le sortilège du quartier
Quand le lieu est censé faire lien
L'individualisme et le pragmatisme fondent
le discours actuel sur le malaise des
banlieues et les moyens d'y remédier
comme hier le holisme et le marxisme
expliquaient et dénonçaient la division
sociale de l'espace. En ce nouveau cours
des idées, le quartier constitue l'opérateur
principal des politiques sociales en
permettant de situer les interactions porteuses
d'une vision idéale du collectif.
Grâce à lui, l'habitant des cités difficiles
à vivre n'est plus prisonnier des appartenances
communautaires, ni dupe
d'une citoyenneté abstraite, ni atome
de l'ordre libéral. La thématique de la
force des liens faibles associée à celle des
mécanismes de l'interaction sociale
oriente l'action publique dans le sens
d'une intersubjectivité pacificatrice.