Depuis l’Antiquité, la légende urbaine
célèbre le miracle de la coexistence pacifique
de groupes hétérogènes en un
même lieu. La modernité a porté cette
faculté d’intégration du divers jusqu’à
l’intérieur même de la conscience individuelle
du citadin, figure divisée par
excellence. Le discours unanimiste et
utilitaire de la planification stratégique
qu’énoncent les urbanistes d’aujourd’hui
nie pourtant les antagonismes à
l’oeuvre dans la ville mosaïque. A l’inverse,
construire la ville comme lieu
d’affrontement entre cultures jamais
totalement réductibles renoue avec la
tradition de tolérance urbaine.